Cette forme de violence entre élèves semble s’être banalisée sur les réseaux sociaux puisque, selon les chiffres évoqués par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, sur i-Télé vendredi 6 février, si 1 jeune sur 10 est victime de harcèlement, le ratio atteint 1 sur 5 pour le cyberharcèlement.
Enzo est, lui, un peu stressé par cette première prise de parole, mais sûr de l’intérêt de la « prévention entre pairs », qui lui a été expliquée durant sa formation. « Les insultes qui fusent entre élèves, la vanne facile, on finit par ne plus en mesurer les effets, dit-il. Devenir ambassadeur lycéen m’a ouvert les yeux, j’ai pris conscience que le harcèlement est banal, flagrant… même si, entre potes, on a du mal à reconnaître que ça fait mal… ».
Ce type de formation délivrée aux élèves, expérimentée pour la première fois au cours de l’année scolaire 2013-2014, est l’une des actions phares menée par la « délégation ministérielle en charge de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire ».
Un peu plus de deux ans après son installation par l’ancien ministre Vincent Peillon, en novembre 2012, cette délégation placée sous la houlette du chercheur Eric Debarbieux, présentait, vendredi 6 février, un bilan d’étape. L’occasion pour le ministère de l’éducation de saluer les progrès accomplis : numéro vert national et académique, réseaux de référents pour écouter et accompagner les familles et les établissements, formations de personnels et d’élèves, publication de guides pédagogiques, mutualisation d’outils (vidéos, dessins animés, fiches conseil) et de procédures, site Internet et page Facebook… Une journée de sensibilisation avec les médias devrait être organisée l’an prochain, a-t-on appris ce vendredi.
En deux ans, les progrès sont aussi lisibles dans la loi : celle sur la refondation de l’école, promulguée en juillet 2013, qui prévoit que la lutte contre toutes les formes de harcèlement soit reconnue comme une priorité pour chaque école et établissement, tenus d’adopter un programme d’actions. Autre loi, celle pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes qui, depuis le 4 août 2014, a introduit un nouvel article dans le code pénal permettant que le harcèlement moral soit explicitement reconnu comme un délit.
« Le harcèlement sur mineurs est une circonstance aggravante », tient à souligner Eric Debarbieux, content qu’« il n’y ait plus, aujourd’hui, de vide juridique ». « Mais la loi ce n’est pas tout, poursuit le chercheur. Ce serait trop facile de dire aux établissements “vous n’avez qu’à…” sans les accompagner. Il faut continuer la sensibilisation tout azimut et miser sur les plans de formation, au primaire notamment. »
Face à un phénomène qui, selon les chiffres rappelés par le ministère vendredi, concerne 383 000 élèves de façon « sévère », 700 600 en incluant le harcèlement modéré, les académies se sont mises en ordre de marche de façon dispersée. La dernière enquête en janvier 2015 révèle qu’en matière de sensibilisation de la communauté éducative, seules 5 académies – sur 30 – ont un niveau d’implication « très fort », 14 « fort » et 11 « modéré ». Les acteurs du premier degré (inspecteurs de l’éducation nationale et directeurs d’école) sont moins informés que les personnels de direction du second degré.
Du côté des parents d’élèves, l’implication est encore relative : seules 9 académies ont effectué une information en direction des représentants des familles. Le fameux « plan de prévention du harcèlement », rendu obligatoire par la loi de refondation de l’école (2013), n’est aujourd’hui instauré que dans 23 % des écoles et 37 % des collèges et lycées, estiment les enquêteurs.
En matière de formation, les progrès sont notables : la moitié des académies témoigne d’un niveau d’implication « très fort » ou « fort ». 26 d’entre elles bénéficient d’un « vivier » de formateurs. C’est au profit des élèves, perçus comme des acteurs incontournables de la prévention, que l’effort accompli semble le plus important, puisque 27 académies ont sensibilité leur conseil académique de la vie lycéenne.
« Bien sûr que la France est encore en retard dans la lutte contre le harcèlement scolaire, reconnaît Alice Giralté, chargée de mission auprès d’Eric Debarbieux, mais si on veut être optimiste, on peut aussi voir ce retard comme un atout : on sait aujourd’hui sur quels axes il nous faut travailler pour que le harcèlement régresse ». Sur les 620 programmes de lutte contre le harcèlement recensés dans le monde, explique cette ex-enseignante, une quarantaine d’entre eux ont été évalués « Prendre en charge la victime est primordial, mais il faut aussi miser sur l’amélioration du climat scolaire, la prévention, la formation. »
Source: lemonde.fr
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